lundi 15 septembre 2014

Théories et modèles

S.E.5a model aircraft from E-flite ARF kit

Nous avons parlé dans un article récent de vérité, au sens le plus général du terme. On se souviendra que la conception de la vérité de laquelle les réalistes s’accommodent le mieux est la "vérité-correspondance" : l'idée qu'un énoncé est vrai quand il correspond à la réalité (par opposition à la vérité comme assertabilité ou efficacité de nos croyances, qui semble insuffisante pour garantir le réalisme). Tout le problème est alors de donner sens à cette idée de correspondance.

Il est temps maintenant de revenir à des sujets qui concernent plus la philosophie des sciences en propre, et justement, concernant cette notion de "vérité-correspondance" : comment l'appliquer aux théories scientifiques ?

lundi 8 septembre 2014

La connaissance

Paris - Eiffelturm und Marsfeld2

Après avoir vu les différentes façons de concevoir la vérité, nous pouvons aborder une deuxième question de philosophie générale qui peut avoir un intérêt en philosophie des sciences : celle de la connaissance. Il s'agit du thème de l'épistémologie : l'étude de la connaissance.

Quelle différence y a-t-il entre une connaissance (je sais que j'ai deux mains, que Paris est la capitale de la France, que la terre est ronde, que mes clés sont dans ma poche) et une simple croyance ?

On peut envisager que la connaissance corresponde à la certitude, contrairement à la croyance qui est incertaine. Mais je peux être absolument certain de choses fausses, de manière irrationnelle. On pourrait alors penser que la différence tient à ce qu'une connaissance est vraie, tandis qu'une croyance ne l'est pas forcément. Mais je peux aussi bien être absolument certain de choses vraies de manière irrationnelle. Par exemple, je peux me trouver convaincu que Jean est innocent suite à la plaidoirie d'un avocat malhonnête, et même si Jean est effectivement innocent, on ne dira pas que je le savais réellement car au fond j'avais tort de faire confiance à l'avocat. On dira seulement que j'en avais la certitude, ce qui s'est finalement avéré être à juste raison.

Cet exemple est donné par Platon, et traditionnellement depuis Platon, on définit la connaissance comme une croyance vraie et justifiée. La justification sert à différencier la connaissance d'autres croyances vraies, mais qui le sont de manière accidentelle : on ne peut vraiment savoir quelque chose que si l'on est pourvu de bonnes raisons de le croire, c'est à dire si cette croyance est justifiée rationnellement.

Mais qu'entendons-nous par là ? Dans le dernier article, nous nous sommes interressé à la question de la vérité. Désormais, toute la question va être de savoir en quoi consiste cette justification rationnelle de nos croyances.