vendredi 3 juin 2016

Réduction et émergence

Voilà un moment que je n'ai pas posté sur ce blog, principalement par manque de temps (je suis en phase de rédaction de thèse). Toutefois pour ne pas le laisser à l'abandon, je m'autorise cet article sur le thème de la réduction et de l'émergence.

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Qu'est-ce qu'il y a dans le monde ? A première vue plein de choses : des objets (ceux de la vie courante), des êtres vivants. Ceux-ci ont des propriétés : leurs formes, leurs couleurs, ou, pour les êtres vivants, leur appartenance à une espèce par exemple.

Si on y regarde de plus près, on verra que les êtres vivants sont composés de cellules. Ces dernières sont elle-même constituées de différentes protéines et d'autres molécules. A en croire la physique et la chimie, ces molécules sont des arrangements particuliers d'atomes, et enfin au niveau le plus fondamental, de particules comme les électrons et les quarks, qui composent l'ensemble des objets que nous pouvons observer. Mais on trouve également dans le monde des entités mentales, comme des croyances et des désirs (et peut-être des entités plus abstraites, comme des institutions, des banques, des états), et celles-ci ont de nouvelles propriétés particulières. On peut se demander si nos états mentaux sont eux aussi composés de particules physiques, et si oui, en quel sens.

Tous ces objets existent-ils "vraiment" ? Nous ne parlons pas ici de la question du réalisme, auquel nous avons déjà consacré un article, mais plutôt, assumant le réalisme, de la question de savoir si ces objets existent de manière primitive, s'ils jouent un rôle propre dans la fabrique du monde, ou si, finalement, ils ne seraient "rien de plus" que des arrangements de matière, de particules physiques, qui à elles seules constitueraient "tout ce qui existe". C'est en fait la question du réductionnisme.